Je souhaite aux lecteurs de LINKs-series une très bonne année 2021. Celle qui vient de s’écouler a vu l’irruption d’un curieux invité dans nos vies, invité non prévu et encore là, s’étant répandu en tous lieux, institutions, foyers. Des morts sont survenues, des malades aussi. À LINKs, au moins l’un des auteurs a eu le Covid, et plusieurs autres n’ont pu s’empêcher dans leurs articles, soit de faire allusion à la pandémie, soit d’en parler ouvertement. Un décès au sein de Transcultures, notre partenaire depuis quelque temps, est aussi à déplorer.

 

Cette situation dramatique n’a pas empêché LINKs de se constituer. L’idée de départ était de faire un dossier sur Marcel Proust. Quelqu’un du cru devait s’en charger. Mais face à son abandon, on s’en est occupé. Ce dossier a pu être réalisé sans trop d’encombre, et même assez vite, via l’aide précieuse de quelques personnes autorisées sur la question. Il en est bientôt ressorti onze articles écrits souvent par les meilleurs spécialistes (français et étrangers) de l’écrivain et qui ont été alors répartis en deux volets entre les numéros 5 et 6. Ces deux dossiers Proust 1 et 2 sont aussi illustrés par des photographies spécialement réalisées pour LINKs par l’artiste italien Dmitrije Roggero (déjà présent dans le numéro 3) en collaboration avec le sculpteur Fabrizio Amante.

De nombreux thèmes nouveaux, outre ceux déjà embrassés comme l’informatique non-conventionnelle (Andrew Adamatzky), sont aussi nés dans ce double numéro. Telles l’informatique quantique (Cristian S. Calude), la danse avec outils virtuels (Margherita Bergamo Meneghini) et technologiques (Isabelle Choinière), une réflexion sur l’entropie et la résilience (Christophe Goupil, Éric Herbert, Henri Benisty), un long hommage à la pensée de René Thom avec ode à la Divine Comédie (Bruno Pinchard), une idée de tissage de l’univers débouchant sur un manifeste de la transdisciplinarité (Bruno Pace), une mathématique de la localité et de la globalité (Jean-Paul Allouche), un historique typologique des poésies sonores (Philippe Franck), des créations originales (Pendule Acoutisque, Virgile Abela ; Fata Morgana, eRikm), une nouvelle hypothèse sur le parallélisme Homo-Canis dans l’évolution humaine (Christophe Kihm), l’art (virtuel) perçu comme système (Roberto Diodato), une interrogation sur les virus (Frédéric Keck), une introduction à la psychologie du non-équilibre (Ahmed Setti), un questionnement sur les symétries et les métamorphoses (Giuseppe Vitiello), une réflexion sur l’évolution des sociétés humaines (Jean-Claude Serge Levy), une considération sur l’Information et ses contrôles (Marcin Sobieszczanski) ainsi que des conceptions musicales orientées vers l’industrie automobile (Andrea Cera et Nicolas Misdariis), tandis que Zaven Paré se demande si Hikari, personnage virtuel domestique japonais, est bien la partenaire idéale.

Conjointement à cette livraison s’est créé, sous l’impulsion d’Andrew Adamatzky, le premier numéro spécial de LINKs portant entièrement sur l’Informatique non-conventionnelle (Thoughts on Unconventional Computing). Vu cette activité, il est sûr que, pour le moment, le virus n’a pas gagné.

Louis-José Lestocart,
janvier 2021.